Article : Le stress au travail
Nous avons tous été, un jour ou l’autre, confrontés aux conséquences néfastes du stress sur notre organisme. Des chercheurs ont certes identifié les mécanismes, physiques et psychologiques, qui agissent en chacun de nous. Mais nos sociétés modernes, dites « civilisées », semblent aussi porteuses de ce mal…
Une amie sort de chez son médecin, elle est enrhumée pour la énième fois cette année. Son médecin lui dit qu’il ne sert à rien de stresser ainsi, et la sentence tombe : « C’est psychosomatique ! ». Un autre se rend chez son ostéopathe, le dos complètement coincé, ce qui n’arrange pas ses affaires professionnelles. « J’en ai “plein le dos” de mon boulot, mais ce n’est pas le moment de m’arrêter, je dois faire face », lance-t-il. Maux de tête, de ventre, de dos, troubles musculo- squelettiques (TMS*), ulcère, asthme, eczéma, psoriasis, crise cardiaque, cancer, etc. sont autant de maux voire de maladies graves générés bien souvent par un état de stress prolongé. Que se passe-t-il dans notre corps quand nous sommes stressés ? On parle de stress dans les médias, autour de nous, mais de quoi parle-ton au juste ? Pourquoi sommes-nous assujettis à ce mal qui pourrait bien se révéler le témoin de l’évolution de nos pays industrialisés ?
Le Syndrome général d’adaptation
La notion de stress est introduite pour la première fois dans les années 1950 par Hans Selye, endocrinologue. Il s’agit d’« un changement brutal survenant dans les habitudes d’une personne, jusque-là bien équilibrée, qui est susceptible de déclencher un bouleversement dans sa structure psychique et somatique(1); ». Il décrit un syndrome réactionnel au stress où l’ensemble de notre système endocrinien serait en jeu. C’est ce qu’il appelle le « Syndrome général d’adaptation » qui comporterait trois phases d’adaptation au stress. La première phase dite « d’alarme » trouve ses origines dans l’évolution de notre espèce. Elle fait appel à l’instinct de survie et nous prépare à fuir, combattre ou être paralysé par la peur devant un danger imminent, ceci grâce à la sécrétion d’adrénaline. Le coeur s’accélère, nos fonctions cognitives sont en suractivité pour répondre au plus vite au danger.